Item 140 - Soins palliatifs pluridisciplinaires chez un malade en phase palliative ou terminale d'une maladie grave, chronique ou létale (2). Accompagnement de la personne malade et de son entourage. Principaux repères éthiques.

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Résumé

Objectifs CNCI
  • Se comporter de façon appropriée avec une personne atteinte de maladie létale.
  • Savoir communiquer avec les personnes malades et leurs proches lorsque la visée principale des traitements devient palliative.
  • Connaître les mécanismes psycho-adaptatifs du patient atteint de maladie grave.
  • Connaître des repères pour être en relation et accompagner une personne malade et son entourage.
  • Se comporter de façon adaptée lorsqu'un patient formule un refus de traitement ou un souhait de mourir.
  • Aborder les questions éthiques, légales et sociétales posées lors des phases palliatives ou terminales d'une maladie grave, chronique ou létale.
  • Participer à une délibération, personnelle et collective, et à une prise de décision dans les situations où se pose un questionnement relatif à des investigations, des orientations de traitements (notion de proportionnalité) : hydratation ou nutrition artificielles, transfusion, antibiotique, corticoïdes, anticoagulants, chimiothérapies.
Recommandations
Mots-clésÀ savoir
  • Loi Leonetti / « obstination déraisonnable »
  • Équipe mobile de soins palliatifs 
  • PenC de la douleur
  • PenC symptômes d’inconfort (7)
  • PenC nutritionnelle / hydratation
  • PenC psychologique
  • PenC sociale et financière
  • Hospitalisation à domicile 
  • Palliatif non exclusif de curatif
  • Puridisciplinaire / globale
  • Favoriser SC / éviter IV
  • Morphine = laxatif
  • Soins de bouche 
  • Prévention des escarres
  • Prise en charge à 100%
  • Prise en charge de l’entourage
  • Pas de réa si soins palliatifs (à savoir)

 

Accompagnement en fin de vie

Accompagnement du mourant

  • Processus dynamique visant à servir la personne
  • Disponibilité et écoute de toute l’équipe pluridisciplinaire
  • Consultations spécialisées dédiées (psychologues)
  • Prise en charge globale médicale / psychologique / spirituelle
  • Amener le patient progressivement vers l’acceptation de la mort

Accompagnement de l’entourage

  • Écoute / soutien psychologique / proposer associations
  • Solliciter les question, l'information doit être claire loyale et appropriée
  • Information régulière et coordonnée (1 seul médecin référent)
  • !! Ne pas leur demander de décider de la poursuite ou non du traitement, le poids de la décision ne leur incombe pas
  • Après le décès : entretien avec un psychologue / verbalisation
  • Consultation post-mortem possible pour l'entourage avec l'équipe médicale pour expliquer les causes de la mort si mal comprises par l'entourage
  • Accompagnement des proches les plus sensibles (enfants, adultes dépendants, parents)
  • Conseil aux proches : n'isolez pas le malade / restez naturels / ne pas l'infantiliser / accepter les variations d'humeurs / ne pas s'improviser médecin ou psy / protegez-vous

Droits des patients en fin de vie

  • soins palliatifs
  • accompagnement
  • information
  • autonomie
  • consentement dans la prise de décision
  • désignation d'une personne de confiance

Communiquer avec le patient

  • !! demande de mort parfois exprimée par le patient...
    • peut être dans le cadre d'une demande indirecte d'être mieux soulagée/comprise/réconfortée...
    • peut être dans le cadre de l'ambivalence quant à son avenir
  • ne pas juger cette demande
  • distinguer l'abstention (ou l'arrêt) d'un soin de suppléance visant au soulagement d'un symptôme, de l'interruption délibérée de la vie
    • l'abstention (ou l'arrêt) d'une thérapeutique de suppléance comme la sédation ne provoque pas la mort de manière délibérée

Attitudes appropriées du praticien

  • Attentes des patients et des proches
    • Comportement verbal
      • Se présenter
      • Débuter par une question ouverte
      • Laisser le patient s'exprimerr
      • Reconnaitre la valeur du silence
      • Chercher à comprendre et être compris
      • Promouvoir la sécurité du patient
      • Respecter la temporalité du patient
    • Comportement non verbal
      • Présentable
      • Se mettre à la hauteur du patient
      • Respecter l'intimité du patient
      • Considérer la chambre comme un espace privé
      • Trouver la distance physique qui convient au patient
      • Etablir un contact visuel
  • Sollucitude : tout mettre en oeuvre pour connaitre l'histoire personnelle et médicale du patient
  • L'écoute : jusqu'au bout de la parole du patient / permet la confiance / prendre le temps / ne pas juger

Annonce d'une mauvaise nouvelle

  • Contexte : s'asseoir, lieu de l'entretien, communication ouverte, donner la parole au patient
  • Que sait le patient : temps, quelle compréhension, quelles explications, préoccupations
  • Que veut savoir le patient : poser la question
  • Annonce : progressivement, terme et langage adapté, contrôler la compréhension, entendre les soucis du patient et leur hierarchie
  • Réponse aux sentiments du patient : rester concentrer
  • Préparer l'avenir : soutenir et proposer une stratégie claire

Mécanismes adaptatifs

  • Patient : déni / dénégation / déplacement / isolement / déplacement / maitrise / régression / projection agressive / combativité ou sublimation
  • Soignants : mensonge / banalisation / esquive / fausse réassurance / rationalisation / évitement / dérision / fuite en avant / identification

Relation empathique (6étapes)

  • Reconnaitre les moments d'émotion
  • Demander au patient ce qu'il se passe
  • Nommer l'émotion
  • Légitimer
  • Respecter lees efforts du patient pour faire face
  • Offrir aide et soutien pour le futur

Problèmes éthiques

Repères éthiques

  • La prise en charge terminale ne doit pas accélérer ni retarder le décès.
  • Il est possible de limiter les actes thérapeutiques en accord avec le malade (directives anticipées +++) et l'entourage.
    • Par exemple décider de ne pas transférer un patient en réanimation si aggravation brutale de son état, mais prodiguer des soins de confort en chambre uniquement (antalgiques, sédatifs, antisécrétoires...)
  • La communication en amont avec l'entourage est essentielle : décès brutal et famille non préparée = procès

Définitions

  • Sédation : diminution de la vigilance jusqu'à la perte de conscience
  • Assisatance au suicide : donner les moyens à une personnee de se suicider elle-même
  • Notion de suicide assisté : aide active d'un tiers pou l'administration
  • Euthanasie : acte destiné à mettre fin à la vie d'une personne atteinte d'une maladie grave et incurable

Principes éthiques

  • non malfaisance : primum non nocere (ne pas nuire)
  • bienfaisance : soulager le patient et assurer son bien-être
  • autonomie du patient : laisser le patient prendre ses décisions seul s'il est apte
  • justice : primauté de la personne / soins apportés indépendamment de la religion, croyances, contexte, sexe...

Textes de référence

  • serment d'Hippocrate
  • Code de déontologie médicale (1947)
    • qui fait lui-même parti du code de la Santé Publique
  • Déclaration d'Helsinki (1964)
  • Loi Huriet-Sérusclat (1988)
  • Loi du 19 juin 1999 :
    • première notion de soin palliatif dans la législation
  • Loi Kouchner (4 mars 2002) :
    • notions de "droits des malades" etc...
  • Loi Léonetti (22 avril 2005) :
    • obstination déraisonnable
    • autonomie
    • personne de confiance renfonrcée / directives anticipées
    • double effet (un traitement peut avoir pour effet secondaire d'abréger la vie)
    • Collégialité et transparence des décisions de limitation des soins
  • Loi Leonetti-Claeys (2 février 2016) :
    • nouveaux droits pour les personnes en fin de vie

Loi Leonetti-Claeys

  • lutte contre l'obstination déraisonnable : n'est plus une possibilité mais un DEVOIR pour le médecin
    • si le traitement n'a d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, et sous réserve de prendre en compte la volonté du patient : traitements suspendus ou non entrepris
  • les décisions de refus d'acharnement thérapeutique (lutte contre l'obstination déraisonnable) sont divisés en 2 situations :
    • patient pouvant s'exprimer : respecter sa volonté
    • patient ne pouvant pas s'exprimer :
      • tout faire pour receuillir la volonté du patient (directives anticipées +++)
      • en l'absence de directives anticipées : avis de la personne de confiance
      • en l'absence de personne de confiance : avis de la famille ou des proches
    • retenir : directives anticipées > personne de confiance > famille et entourage
  • directives anticipées : n'ont plus de limite de validité (avant elle était de 3 ans)
    • s'impose au médecin (+++), SAUF 2 situations :
      • urgence vitale (le temps de faire le diagnostic)
      • manifestement inappropriées (et dans ce cas, sur décision collégiale +++)
  • le double effet est renforcée : doit être mentionné dans le dossier médical
  • création d'un "droit à la sédation" :
    • modalités de sédation :
      • sédation profonde et continue jusqu'au décès
      • analgésie
      • arrêt de tous les traitements de maintien IV
    • situations donnant accès à ce droit :
      • patient pouvant s'exprimer :
        • affection grave et incurable, avec pronostic vital engagé à court terme, avec souffrance réfractaire
        • arrêt d'un traitement engage le pronostic vital à court terme (double effet)
      • patient ne pouvant pas s'exprimer :
        • lors d'une décision d'arrêt des traitements de maintien de la vie
    • dans tous les cas :
      • décision collégiale +++

Personne de confiance dans le cadre d'un patient ne pouvant s'exprimer

  • son avis prévaut sur tout autre avis NON MEDICAL (à l'exclusion des directives anticipées)
  • !! les mineurs et majeurs sous tutelle ne peuvent PAS nommer de personne de confiance ni rédiger de directives anticipées

Principes généraux à connaître pour le concours :

  • patient conscient :
    • le médecin doit respecter la volonté du patient, quelle qu'elle soit, APRES l'avoir informée des conséquences
    • le patient peut faire appel à un autre membre du corps médical
    • la procédure est inscrite dans le dossier médical du patient
  • patient hors d'état d'exprimer sa volonté :
    • le médecin ne peut PAS décider de l'arrêt et de la limitation de soins sans mettre en place une procédure COLLEGIALE :
      • décision prise par le médecin en charge du patient :
        • après concertation avec l'équipe de soins
        • sur avis motivé d'au moins 1 médecin "consultant", qui doit examiner le malade cliniquement
        • en l'absence de lien hiérarchique entre le médecin en charge et le médecin consultant
      • décision prenant en compte :
        • souhaits du patient (dont directives anticipées +++)
        • avis de la personne de confiance
        • avis de la famille et/ou des proches
      • si la décision concerne un mineur ou majeur protégé :
        • le médecin recueille l'avis des titulaires de l'autorité (parents / tuteur)
        • exception : situation d'urgence rendant impossible ce receuil

Directives anticipées

  • Dès la majorité
  • Expriment la volonté de la perrsonne concernnt la poursuite / limitation / arrêt ou refus de traitements / actes médicaux
  • S'imposent au médecin sauf
    • Urgence vitale
    • Caractère manifestement inapproprié
    • Rédaction non conforme à la situation médicale
  • Modifié ou révoqué à tout moment
  • Accessible et conservé dans un registre national
  • Document écrit, daté et signé par l'auteur ; peuvent être rédigées selon un modèle élaboré par la HAS
  • Le médecin peut aider le patent à la rédaction = permet d'être un outil de dialogue, menant le cheminement de la personne dans la maladie grave et respectant son autonomie de décision

Personne de confiance

  • Missions
    • Assistance / accompagnement
    • Soutien si diagnostic / pronostic grave
    • Témoin / garant que les directives anticipées sont l'expression de sa volonté libre et éclairée
    • Rose de consultation : rapporte la parole du patient / son avis sauf urgence ou impossibilité
  • Obligations juridiques
    • MT doit s'assurer que le patient peut choisir une personne de confiance
    • Ecrit et cosigné par la personne désignée
    • Secret médical vis-à-vis de la personne de confiance
    • N'a pas accès direct au dossier du malade sur sa propre demande

Délibérations sur des situations régulières

  • Hydratation artificielle
    • Pas de consensus scientifique et social
    • Légalement, hydratation = traitement
    • Tenir compte de la perception pour le patient, la famille et les soignants
    • Interroger la pertinence > RCP > écrit dans le dossier
  • Nutrition artificielle
    • Délibérartion au cas par cas
    • Légalement, nutrition = traitement
    • Cancérologie : pas de mise en route si espérance de vie < 3mois et ssi atteinte fonctionnelle permanente et sévère (Karnoshky < 50% ou PS > 3)
    • L'arrêt n'implique pas systématiquement le recours à la sédation ; sédation proportionnée discutée
    • Décision tracée après RCP
  • Antibiotiques
    • Réflexion sur la propotionnalité des traitement
    • Parfois traitement symptomatique = par ex limiter les mauvaises odeurs dues à la surinfection
  • Corticoïdes
    • Utilisés à but symptomatique
    • Parfois rallongent l'existence
    • Nombreux effets secondaires qui altèrent le confort, l'image du patient, et pathologies médicales
    • Règle = dose la plus faible si utilisation au long cours
  • Anticoagulants
    • Pas de bénéfice à l'AC des patients en fin de vie
    • En prévention secondaire, poursuite de l'AC semble se justifier dans les études
    • Evaluation des risques de complications hémoragiques mais aussi du retentissement sur la qualité de vie du patient
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